L’aidant(e) est une personne qui donne du temps et de l’énergie pour s’occuper d’un proche qui, du fait d’un handicap, d’une maladie invalidante ou de l’avancée en âge, a besoin de soutien dans sa vie quotidienne.
Quelques éléments de contexte
Sous l’influence conjuguée des progrès de la médecine et du vieillissement de la population, la prise en compte des salariés qui aident quotidiennement un proche rendu dépendant par l’âge, la maladie ou le handicap est une réalité qui s’impose de plus en plus au sein des entreprises. Les salariés aidants représentent un nombre croissant d’actifs qui devrait atteindre dans un horizon proche près de 25%, ce qui représente environ 68% de la population totale des proches aidants, 55% d’entre eux travaillant à temps plein.
Les femmes représentent 57% de la population des salariés aidants – et des proches aidants en général. La moyenne d’âge retenue depuis quelques années pour les salariés aidants (58 ans) a beaucoup diminué en prenant en compte l'arrivée de jeunes aidants dans la vie active. La moyenne d'âge des salariés aidants est aujourd'hui de 39 ans. Les jeunes aidants âgés de moins de 35 ans représentent une part non négligeable des salariés aidants (23%), appelant une attention particulière.
L’impact de l’aide sur la vie professionnelle
Les aidants en emploi se déclarent plus fréquemment en bonne santé que les autres aidants (72% vs 67%). Toutefois, pour 20% d’entre eux, l’aide apportée a eu des conséquences sur leur vie professionnelle – arrêt temporaire, carrière pénalisée…
Cette situation génère une organisation de vie dominée par une forme aigüe de déséquilibre pour le salarié, qui doit concilier horaires de travail et disponibilité auprès de la personne accompagnée pour réaliser une multiplicité de tâches : tâches ménagères, tâches administratives, soutien psychique, soutien physique… Cela peut parfois représenter plus de 5 à 6 heures par jour.
75% des salariés aidants interrogés estiment que leur activité d'aidants a un impact négatif sur leur vie professionnelle et 90% évoquent « stress, anxiété, fatigue et troubles physiologiques ». 47% d’entre eux avouent avoir dû procéder à des aménagements dans leur vie professionnelle, même si, contrairement aux idées reçues, les aidants ne sont pas plus absents que les autres salariés. Enfin, 1 salarié aidant sur 2 a le sentiment de pouvoir perdre son emploi.
En dépit des contraintes qui pèsent sur les salariés aidants, seulement 26% d'entre eux informent leur employeur de leur situation. La peur d'être stigmatisé professionnellement ne constitue pas l'unique raison de ce faible pourcentage : la méconnaissance de leur situation est également à prendre en compte. En effet, 3 salariés aidants sur 10 ne savent pas ce que signifie la dénomination "salarié aidant".
Les attentes des salariés aidants
Le manque de temps (39%) et la fatigue (21%) sont les deux principales difficultés éprouvées. Elles expliquent que les attentes des salariés aidants s’orientent principalement vers :
- Davantage de flexibilité : adaptation des conditions de travail et aménagement du temps de travail aux contraintes des collaborateurs aidants (horaires, congés…. Voire travail à distance).
- Du soutien matériel pour pouvoir se faire aider : des aides financières spécifiques de l’entreprise (type CESU) par exemple
Sources :
Baromètre Fondation April / BVA, oct. 2021
Enquête Ocirp / Viavoice, oct. 2021
Etude Mercer 2019